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Scène II.

JULIE, DE LANGEAIS.
Julie qui l’a suivi des yeux.

Le dénoncer ! le livrer ! lui ! lui !… (Elle va ouvrir l’armoire et son double fond, après avoir ôté la clef de la porte du salon.) Viens, viens vite, mon pauvre prisonnier !…

De Langeais quittant sa cachette avec difficulté.

Ah ! ouf !… oh là là !… (il s’assied.) Enfin !…

Julie.

Comment es-tu dans ta nouvelle cache ?

De Langeais.

Mal ! mais c’est une autre manière d’être mal qui me repose… Dans l’ancienne cache du grenier, je ne pouvais pas me lever ; dans celle-ci je ne peux pas m’asseoir… ça me détend. Être debout pendant douze heures… pour quelqu’un qui est resté six mois accroupi sous une mansarde, ce n’est pas mauvais… mais il me semble que je grandis… regarde donc quelle belle taille j’ai !…

Julie.

Nous avons déménagé si vite… ce matin, que je n’ai pas eu le temps de meubler ta nouvelle retraite… Le vilain Finot qui court la nuit… s’il t’avait vu !…

De Langeais.

J’ai soufflé sa chandelle si vite, qu’il n’a pu rien voir (À part.) Si elle savait !… (Geste du soufflet.) Quelle folie aussi !… mais j’étais si furieux contre cet imbécile qui m’empêchait de descendre ! (Haut.) Il peut chercher dans le grenier, il ne trouvera rien, rassure-toi.

Julie à part.

S’il savait les soupçons de Finot, il s’en voudrait (Haut, montrant l’armoire.) Là, nous serons mieux, je pourrai venir te voir plus souvent.

De Langeais.

Et je ne serai pas obligé d’errer la nuit dans les corridors pour venir ici.

Julie.

Je vais bien t’établir et te donner de quoi t’asseoir.