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Finot.

Et elle m’a quitté en me laissant la lettre.

Julie.

Quelle lettre ?

Finot.

La lettre que j’ai mise là hier au soir et que la petite devait t’apporter ici… Tiens ! elle y est encore !…

(Il la prend et la donne à Julie.)
Julie.

De ma belle-mère… encore… toujours !… Elle sait bien pourtant que je n’ai plus rien de commun avec elle. (Lisant.) Une entrevue avec moi… jamais !… La voir, elle… et tous ces gens odieux qui me rappellent celui dont je maudis le souvenir…

Finot.

Femme sublime ! Spartacus, va !…

Julie.

Ah !… il y a un post-scriptum de ma cousine… de mademoiselle Hilarine… On veut arrêter ma belle-mère !… que j’emploie mon triste crédit !… Que ne me demande-t-on de l’employer aussi pour lui !… pour M. de Langeais, qui est en fuite !

Finot.

Ah ! pour lui, ça serait trop fort… pour ton mari… ça passerait les bornes… ça les passerait, les bornes !

Julie.

Va trouver madame de Langeais, dis-lui que j’ai pitié de son âge… que je la traiterai comme si elle n’était pas la mère… d’un ennemi de la patrie… dis-lui que je consens à la recevoir, à employer mon triste crédit auprès de mes amis politiques.

Finot.

C’est ça, on tâchera de faire quelque chose pour la vieille ; mais quant à celui que je soupçonne d’être caché dans la maison…

Julie.

Celui-là, livré sans pitié !

Finot.

Je m’en charge !

(Il sort.)