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Gonzalès se frappant la tête.

Imbécile !

Amédée à droite.

Vous n’avez plus le droit de m’appeler imbécile.

Gonzalès sur le devant, à gauche.

Qu’il faut peu de chose pour troubler le bonheur le plus pur ! Comment ai-je pu croire… Oh ! il n’est pas permis d’être bête comme ça… Ah !…

Amédée.

Bête… vous n’avez plus le droit de m’appeler bête ! Je ne suis plus à vous, je ne suis plus chez vous, nos comptes sont réglés. Vous me deviez deux cents francs, c’est le prix du raccommodage, donc nous sommes quittes… vous ne me devez rien, je ne vous dois rien, j’ai bien l’honneur de vous saluer, adieu.

(Il met le chapeau de l’horloger sur sa tête ; le chapeau, trop grand, lui tombe sur les yeux.)
Gonzalès le retenant par les mains.

Reste donc, mon pauvre garçon ; je ne veux pas que tu t’en ailles pour…

Amédée.

Je veux m’en aller…

Gonzalès.

Je ne veux pas que tu me quittes comme ça.

Amédée.

Non, non, je veux ma liberté !… Lâchez-moi donc… vous êtes trop orageux ; j’en ai assez de vos fureurs !

Gonzalès.

Si tu restes, je double tes gages.

Amédée relevant le chapeau et le jetant sous la table.

Quelle idée ! pour avoir cassé votre pendule ?

Gonzalès riant.

Oh ! quel plaisir tu m’as fait !…

Amédée.

Et moi qui vous cachais ce bonheur ! (À part.) C’est égal, je n’y comprends rien… C’est des fantaisies de maître… mais ça embrouille le service.