Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/467

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Amédée faisant signe à Stéphanie.

Mademoiselle Henriette est dans sa chambre… Oh ! madame…

Stéphanie.

Qu’est-ce qu’il a donc ?

Amédée bas à Stéphanie.

Il est furieux ; ne l’agacez pas, madame…

(Il emporte le plateau par le fond et revient.)
Stéphanie.

Lui ! quelle folie ! (À Gonzales.) Eh bien, ton procès ?…

Gonzalès se contraignant.

On l’a remis à huitaine… Vous êtes sortie ce matin ? Vous m’aviez dit que vous ne deviez pas sortir…

Stéphanie câlinement.

Vous ?… pourquoi ce vous ? il n’y a personne.

Gonzalès.

Pour rire… (À part.) Sa voix me calme malgré moi… cette candeur… oh ! c’est impossible !…

Stéphanie.

En effet, je ne devais pas sortir, mais Henriette m’a priée d’aller choisir des rubans.

(Elle déploie le papier et montre les rubans.)
Gonzalès à part.

Ah ! Rodrigues avait raison. (Haut, se calmant.) Ils sont très-jolis… aussi vous avez mis trois heures à les choisir !…

Stéphanie.

Oh ! je n’ai pas fait que cela ; je suis allée chez ma cousine. C’est pour la robe que tu m’as donnée.

Gonzalès.

Il faut la mettre tout de suite, cette robe.

Stéphanie.

Oui, c’est ce que je vais faire… (Avec finesse.) Vous m’en voulez parce que je suis en retard ?…

Gonzalès.

Oh ! vous n’êtes pas en retard…

Stéphanie.

Vous ne dites pas vrai, vous êtes fâché contre moi, mais je n’ai pas peur, je vais me dépêcher et vous me pardonnerez…

(Elle l’embrasse.)