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Scène VI.

MARTEL, CORNÉLIE.
Cornélie à part.

Enfin le voilà seul !
Enfin le voilà seul ! (Haut.)
Enfin le voilà seul ! Je venais pour te dire…

Martel avec impatience.

Laissez-moi, laissez-moi… je suis en train d’écrire.
Laissez-moi !…

Cornélie.

Laissez-moi !…Travaillez, je ne vous parle pas.
(À part.)
J’ai trouvé le moyen.

(Elle ouvre les cartons d’un cartonnier.)
Martel.

J’ai trouvé le moyen.Que fais-tu donc là-bas ?

Cornélie.

Je cherche des papiers.

Martel riant.

Je cherche des papiers.Des papiers de famille ?

Cornélie.
(Elle prend un manuscrit et lit.)

« Le Ministre et l’amant, ou la Mère et la fille. »
Je savais bien l’avoir serré dans ce carton.

Martel.

Quel est ce manuscrit ?

Cornélie.

Quel est ce manuscrit ? C’est un vieux feuilleton…
Une histoire d’amour que vous avez écrite
Un matin, en riant.

Martel.

Un matin, en riant.Une histoire inédite ?

Cornélie.

Un article de mœurs qui n’est pas important…
(À part.)
Mais que nous donnerons pour trois cents francs comptant.
(Elle lit.)
« Madame de Lorville aimait à la folie,
» Comme on aime à trente ans, quand on n’est plus jolie,
» Un préfet. » — C’est cela, bien…