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« Amédée.

« Il n’y a pas de verrou dans le salon. »

L’Horloger.

Que je m’enferme dans la chambre de madame ?

Amédée.

Il a peur de se compromettre !… En voilà une drôle de pudeur… faut-il être horloger !… (Il pousse l’horloger dans la chambre de Stéphanie.) Le verrou ! le verrou !… Ah !…

(On entend le bruit d’un verrou qu’on tire.)
Gonzalès en dehors.

Amédée !

Amédée criant comme dans le lointain.

Me voilà, monsieur ! je descends… Comment motiver ?… Oui… il n’y a pas d’autre moyen… je dirai que j’étais là-haut, dans ma chambre, en train de m’habiller. (Il ôte sa cravate, sa veste, son gilet et continue de se déshabiller, mais il s’arrête.) Non, c’est trop… ce ne serait pas probable… il ne comprendrait plus pourquoi je l’ai fait attendre… Comme cela, c’est plus naturel… ce costume parle de lui-même… Il faut que je m’essouffle un peu. — Je descends, monsieur.

(Il court autour de la table. — Gonzalès paraît.)

Scène XV.

GONZALÈS, AMÉDÉE.
Gonzalès en colère.

Allons donc, morbleu ! il faut qu’on ouvre pour vous ! Que faisiez-vous donc ?

Amédée.

J’étais dans ma chambre à m’habiller… monsieur m’a interrompu au plus fort de ma toilette… Je demande bien pardon à monsieur si je l’ai fait un peu attendre… Voilà des journaux et des lettres pour monsieur. (Gonzalès lit les lettres. — Amédée, à part, regardant la porte par laquelle l’horloger est sorti.) Pourvu qu’il ne tousse pas ! s’il est enrhumé je suis perdu. ! (Il écoute et regarde.) Tiens ! qu’est-ce qu’il fait donc ?… (On entend sonner une pendule.) Oh ! il monte la petite pendule de madame… Vite, du bruit… pour que monsieur ne l’entende pas… (Il remue une chaise.) Oh ! que c’est bien une idée d’horloger !… Ces gens-là, on ne peut pas les laisser seuls avec une pendule