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sais… ça me porte malheur de nettoyer… chaque fois que je nettoie à fond, il m’arrive un accident… nettoyer à fond, c’est ma perte… Quand je nettoie légèrement, je ne casse rien…

Henriette à part.

Mais aussi tu ne nettoies pas, imbécile. (Haut.) Et comment avez-vous fait pour jeter par terre cette pendule, qui est énorme ?

Amédée.

C’est bien simple, je voulais laver la glace. J’ai pris la pendule dans mes bras, comme ça…

(Il prend Henriette dans ses bras.)
Henriette indignée.

Eh bien, monsieur !…

Amédée.

Oh ! mademoiselle Henriette, pouvez-vous croire qu’un homme qui vient de casser une pendule puisse… non… non. Je la tenais comme je vous tiens là… (Il prend Henriette dans ses bras et la soulève de terre.) Sans aucune idée… Tout à coup j’entends sonner.

(Il ouvre les bras avec effroi et laisse retomber Henriette.)
Henriette.

La pendule ?

Amédée.

Non, à la porte… Un monsieur qui se trompait… sans doute… Vite, je veux remettre la pendule à sa place, mais je l’avais trop penchée sur moi, elle perd le quilibre et me tombe sur la poitrine. Je ne savais pas ce qui lui prenait… Je veux la retenir, mais à mon tour je perds mon quilibre et je tombe avec elle sur le parquet… Quel bruit !… je l’entendrai toute ma vie.

Henriette.

Et c’est alors qu’elle a sonné vingt-sept heures ?…

Amédée.

Non, c’est plus tard, quand je l’ai remise à l’heure.

Henriette.

Laissez-moi donc voir le dégât.

(Elle entre dans le salon.)
Amédée.

Une si bonne place !… Pas de livrée, pas d’enfants, pas