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contemple un instant, éperdue de joie ; puis elle prend la tête de son fils dans ses mains et elle l’embrasse avec passion.) C’est toi ! c’est toi !… (Tombant à genou.) Oh ! laissez-le-moi, mon Dieu ! laissez-le-moi !

Blanche.

Maman !

Madame des Aubiers

Les voilà encore deux !… Je les tiens encore tous les deux !… (On la relève. Elle tend la main à Mathilde.) Ma fille !

Adrien tendant la main à Octave.

Mon ami ! mon frère !

Octave à Noël.

Quelle joie ! Et moi qui avais peur de n’être pas heureux !

Adrien.

Mathilde ! Octave !… Quelle bonne vie nous allons mener à nous cinq !… (Regardant Noël.) À nous six, mon vieux Noël !

Noël qui est venu à l’extrême gauche.

Merci, mon enfant ! Vous n’avez pas besoin de me faire ma part dans votre bonheur, je sais bien la prendre… Mais cette joie est trop forte…

Madame des Aubiers.

Moi, je la supporte.

Noël.

Grâce à nous !… Mais moi, à force de préparer les autres, je me suis épuisé… Ah !…

(Il tombe sur le pouff.)
Blanche courant à lui.

Ah ! mon Dieu, il se trouve mal !

Noël.

Non… non…

Madame des Aubiers.

Rassurez-vous… vous le voyez bien, mes enfants, on ne meurt pas de joie !


FIN DE LA JOIE FAIT PEUR.