Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Martel.

Non, moi, je suis garçon.
Non, moi, je suis garçon.(À part)
Non, moi, je suis garçon.Sa figure est étrange.
Il a l’air mécontent, il paraît agité.
N’oublions pas qu’il tient à la moralité.
(Haut.)
C’est une femme auteur qui m’apportait un livre.
Et de ces femmes-là j’aime qu’on me délivre.
Vous venez, n’est-ce pas, me parler du journal ?
Comment le trouvez-vous ?

Guilbert.

Comment le trouvez-vous ? Je le trouve fort mal.

Martel.

Vous m’étonnez, monsieur, son succès est immense.

Guilbert.

Me ruiner d’un mot, c’est par là qu’il commence.

Martel.

Redoutez-vous déjà nos indiscrétions ?

Guilbert.

Vous avez fait baisser toutes nos actions.

Martel.

Je ne vous comprends pas. Comment, monsieur, vous dites…

Guilbert.

Je dis, parbleu, je dis que vos phrases maudites.
Sur les chemins de fer, que vous montrez mourants,
Font perdre à moi Guilbert…

Martel.

Font perdre à moi Guilbert…Quoi ?

Guilbert.

Font perdre à moi Guilbert…Quoi ? Trois cent mille francs !

Martel.

Ah ! monsieur ; j’ignorais que dans cette industrie
Vous fussiez engagé ; croyez-le, je vous prie,
C’est un malheur affreux… j’en suis au désespoir
Mais on peut…

Cornélie.

Mais on peut…Avons-nous la loge pour ce soir ?
(Apercevant Guilbert.)
Je le croyais parti.
Je le croyais parti.(Martel lui fait signe, elle sort.)