De cette mauvaise mère… moi, je trouve que c’est une mauvaise mère !
Je ne sais pas de qui tu veux parler ?
De Gervaise… de Gervaise qui avait forcé son fils à partir, à s’engager, parce qu’il voulait se marier malgré elle. C’était une cruauté indigne… elle méritait bien de le pleurer toujours !
Eh bien ?
Elle a reçu enfin des nouvelles…
Des nouvelles de son fils ?
Il n’a point péri dans le naufrage de l’Amphitrite, comme on le croyait.
O mon Dieu ! un tel bonheur ! est-ce possible ?
Il est à Brighton, on l’attend au Havre.
Qu’a-t-elle donc fait au monde, cette mère, pour que cette récompense lui soit donnée ?
Rien… et c’est ce qui m’indigne ! Elle ne savait pas même pleurer son enfant.
Ah ! ne dis pas cela, ma fille !
On l’aurait crue déjà consolée, elle était si calme, si résignée !…
C’est qu’elle espérait ! Gervaise n’avait jamais reçu, elle, la nouvelle officielle de la mort de son fils… elle pouvait toujours se flatter qu’un jour…