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Blanche les interrompant avec tristesse et allant à son frère.

Ah ! c’est mal ! nous rions… et maman qui pleure encore !

Adrien.

Ne pensons qu’à elle… Je vous conterai mes aventures quand elle sera là.

Noël.

Il faut absolument le cacher. Il ne peut pas rester dans ce salon.

Blanche tendrement à Adrien.

C’est le tien… On y était mieux pour penser à toi.

Noël.

Il nous faudrait la clef de cette chambre.

Blanche.

Maman l’a chez elle.

Noël.

Diable !

Blanche.

Non… non, je me rappelle, hier elle l’a mise là dedans. (Elle va à la table à gauche et cherche dans un pupitre.) La voilà ! nous sommes sauvés ! (Elle ouvre la porte de la chambre. — À Adrien.) Vite, en prison, et ne bougez pas, monsieur… Vous resterez là jusqu’à ce soir, sans boire ni manger !… (Venant à Adrien.) Ah ! je parie que tu as faim ?

Adrien.

Non, je suis trop ému.

Blanche.

Tu vas déjeuner, cela t’occupera.

Adrien.

Dans une maison où il n’y a que des femmes, il n’y a jamais rien à manger.

Blanche.

Mais nous ne sommes pas seules.

Adrien.

Comment ?

Blanche.

Nous avons ici un ami.

Adrien vivement.

Octave !… Il est avec vous ?

Blanche.

Il ne nous quitte pas.