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une femme orgueilleuse et triomphante, je ne peux pas leur livrer une femme humiliée et mourante de douleur… Mais partez donc !… vos ennemis sont là.

Madame de Blossac.

Mes ennemis… qu’ils viennent !… Je ne me défendrai pas… tu me hais !

Hector avec douceur.

Je crois à vos remords et j’ai pitié de vous.

Madame de Blossac.

Ah ! merci !…

Hector lui donnant son mantelet.

Partez vite !…

Madame de Blossac.

C’est lui qui me sauve !

Hector.

Hâtez-vous… ils peuvent venir.

Madame de Blossac.

Hector, je ne vous reverrai jamais.

Hector écoutant.

Vous sortirez sans danger… Non, par cette porte… venez.

(Il ouvre la petite porte. Madame de Blossac, qui a remis son mantelet et son chapeau, fait un pas pour sortir.)

Scène VI.

LA COMTESSE, MADAME DE BLOSSAC, HECTOR.
La Comtesse à madame de Blossac.

Vous ne sortirez pas !….

Madame de Blossac avec rage.

Madame de Clairmont !

La Comtesse.

Hector, vous nous trahissez ! (À madame de Blossac.) On peut tromper par des larmes menteuses un jeune homme crédule, mais on ne trompe pas une mère !… Le signal de la perdre, oh ! je me doutais bien qu’il ne le donnerait pas. Vous ne sortirez d’ici, mademoiselle, que quand ma fille sera justifiée aux yeux de tous ! (Elle va ouvrir la porte du fond.) Venez donc, monsieur le maréchal, et soyez touché d’un empressement si aimable…