Eh ! madame, votre destinée et la mienne….
Je vous ai dit que je vous aimais, Hector, mais je ne vous ai pas dit pourquoi je vous aimais : c’est que vous êtes précisément le contraire des êtres qui m’entourent, de tous ces hommes égoïstes, menteurs et lâches.
Voilà les flatteries… nous aurons les larmes bientôt.
Quelle joie ce fut pour moi que la découverte de ce caractère indépendant et brave ! Avec quel intérêt je vous suivais des yeux à travers la foule ! Chaque fois qu’on prononçait votre nom, j’écoutais émue, attendrie ; tout ce qu’on racontait de vous m’enivrait… Et quelle inquiétude lorsque j’appris votre duel à Chantilly ! Oui… pour tout le monde ce fut un mystère ; mais on ne pouvait pas me tromper, moi ! Et la cause de ce duel était si noble, si belle, que toute ma tendresse se changea en admiration.
Mais comment avez-vous su cela ?
Quel secret peut échapper à la pensée constante d’un amour qui veille ? Oh ! pendant cette longue convalescence, à votre insu, j’étais près de vous… Je vous assistais dans vos heures d’ennui.
Vous !
Un détail insignifiant, que vous vous rappellerez peut-être… ce livre qu’on annonçait avec tant de bruit… ce dernier volume de Lamartine…
Où est l’éloge de mon père ?
Vous le désiriez… personne encore ne pouvait l’avoir… Le soir même vous l’avez reçu.
C’était vous ?…