Oh ! moi, j’aime ce temps : un bon petit brouillard bien épais… On n’y voit rien… Je n’ai pas froid, j’ai marché vite.
Si vous avez couru, vous devez avoir trop chaud ; il faut ôter votre mantelet, et ce chapeau….
J’ai à vous parler…
Les beaux cheveux !
J’ai à vous parler… sérieusement.
Oh ! le joli pied !
Pourquoi feindre avec moi ? à quoi bon toute cette fausseté de tendresse ?… Je ne m’abuse point sur les sentiments que je vous inspire, et si je suis venue ici, chez vous !… ce n’est pas pour me donner aveuglément à votre amour, c’est pour me livrer volontairement à votre haine… N’essayez pas de me tromper… j’ai tout deviné… Ce rendez-vous est un piège… je le sais… et j’y suis venue parce que je le savais.
Aurait-elle deviné ? (Haut) Madame, pouvez-vous penser…
Tais-toi, tu vas mentir, et je ne veux pas que tu mentes, toi la seule sincérité de toute ma vie !… Ne crains donc rien, avoue franchement ta haine, malheureux !… je la mérite, et elle t’honore… J’ai voulu perdre une jeune fille que tu aimes…
Jeanne !… Je vous défends de parler d’elle ! Il ne s’agit plus de mademoiselle de Clairmont, elle est justifiée ; il s’agit de savoir chez quelle femme était Charles Valleray la nuit du 28 août… Vous m’avez promis de me l’apprendre, et c’est pour cela que j’ai consenti à vous recevoir.