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La Comtesse.

Elle sait tout.

Hector.

Alors elle ne viendra pas.

La Comtesse.

Elle viendra. Vous ne connaissez pas les prudes ; quand elles ont une fantaisie d’amour en tête, elles ne peuvent y résister. Eh ! c’est pour cela qu’elles sont prudes ; le voile n’est si épais que parce qu’il y a beaucoup à cacher… Mais défiez-vous de cette femme.

Hector.

Doutez-vous de moi, vous aussi ?

La Comtesse.

Elle, est bien habile… et vous êtes bien jeune !

Hector.

Je penserai à Jeanne.

La Comtesse.

Ce rendez-vous est peut-être une imprudence.

Hector.

Ne craignez rien… Mais j’entends marcher… c’est elle !… Rentrez vite, et guettez le signal. (La comtesse sort. — Hector un moment seul.) C’est pour moi que l’on craint… Venez donc, madame de Blossac !


Scène V.

HECTOR, MADAME DE BLOSSAC.
Madame de Blossac ouvre la porte et la referme précipitamment derrière elle.

Personne ne m’a vue.

Hector la rassurant.

Le corridor est sombre.

Madame de Blossac.

D’ailleurs, j’avais mon prétexte.

Hector.

Enfin vous voilà !

Madame de Blossac.

Je ne suis pas en retard…

Hector avec une tendresse jouée.

Non ! mais j’attendais… Il fait froid aujourd’hui… Il y a là du feu, chauffez-vous. Quel temps affreux !