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Martel serrant la main d’Edgar.

Officier de spahis.Mon ami, mon témoin.

Edgar.

Oui, dans tous ses duels.

Dubac à part.

Oui, dans tous ses duels.Diable soit du Bédouin !

Martel.

Ce premier numéro, messieurs, est un modèle.
Demain de tout Paris ce sera la nouvelle.
Dans l’immense succès chacun aura sa part.

Pluchard prenant les épreuves.

Et tout cet esprit-là sera signé Pluchard…

(On sert le punch.)
Blondin montrant le rideau de la porte qui s’agite.

Regardez, regardez, on dirait d’une trombe.

Charles soulevant le rideau.

Aidez-moi, c’est trop lourd, tout va tomber ; tout tombe !

(Il laisse tomber un énorme rouleau d’affiches.)
Blondin dépliant le rouleau.

Voici des vérités de toutes les couleurs.

Les journalistes endormis se lèvent et viennent étaler des affiches de toutes couleurs ; ils se posent comme les renommées qui soutiennent les tableaux de bataille. Sur ces affiches immenses on lit :


LA VÉRITÉ,
JOURNAL POLITIQUE QUOTIDIEN
PUBLIÉ
SOUS LES AUSPICES D’UN GRAND NOMBRE DE DÉPUTÉS.


Pluchard servant le punch.

Martel, dans ce punch viens, viens noyer tes douleurs.
Quel amour peut brûler d’une plus belle flamme !

Un Laquais à Martel qui va pour boire.

On vient chercher monsieur.

Pluchard.

On vient chercher monsieur.Eh ! qui donc ?

Le Laquais.

On vient chercher monsieur. Eh ! qui donc ? Une dame.

Martel posant son verre sans boire.

Il me faut vous quitter, mes amis, plaignez-moi !
À demain.