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nous saurons bien décomposer ses mensonges. Avant tout, il faut interroger Léonard. Mademoiselle de Blossac prétend lui avoir parlé ce matin ; elle affirme qu’il n’a osé rien nier, et que son trouble était visible.

La Comtesse.

Je ne puis le croire. Léonard est un honnête homme, un puritain de village, il nous est tout dévoué… ce qu’il dira sera la vérité.

Hector.

Vous l’attendez ?

La Comtesse.

Oui, et nous allons sortir enfin de cette incertitude.

Hector.

Elle a dans ses assertions un aplomb qui effraye. Il y a là-dessous quelque terrible mystère, peut-être une imprudence de cette pauvre enfant ! Vous ne vous rappelez rien ?

La Comtesse.

J’étais mourante !… J’avais la fièvre, le délire ; ce sont les seuls jours de ma vie où je n’ai pas veillé sur ma fille ; mais je la connais… je réponds d’elle.

Le Domestique.

Madame, c’est Léonard…


Scène VII.

HECTOR, LA COMTESSE, LÉONARD.
La Comtesse.

Ah !

Hector.

Enfin !

Léonard.

Madame la comtesse…

La Comtesse.

Venez, venez, Léonard.

Léonard.

Salut, madame la comtesse ; salut, monsieur.

La Comtesse au domestique.

Allez, et ne laissez entrer personne. — Je vous remercie d’être venu, mon bon Léonard… Je vous ai dérangé…