Non, monsieur.
Vous aimez M. de Renneville ?
Puisque je l’épouse.
Ce n’est pas toujours une raison.
Pour moi c’est la meilleure. Si je ne l’aimais pas, je ne l’épouserais pas ; rien ne m’y oblige.
Vous le croyez. Madame votre mère vous a dit : Aime ! et vous aimez. C’est de l’obéissance filiale.
Non vraiment ; je connais des personnes que je n’aurais jamais pu aimer… par ordre.
C’est pour moi qu’elle dit cela. Elle est ravissante ! (Haut.) À vrai dire, il est charmant.
N’est-ce pas ?
Il vous aime, lui ?
Pas encore, mais !…
Et quand donc vous aimera-t-il ? où est l’obstacle ?
Je ne sais pas encore ce qu’il faut être pour lui plaire, mais quand je le saurai !…
Mademoiselle, croyez-moi, suivez le conseil d’un ami : pour lui plaire… restez ce que vous êtes.
Voici maman ; adieu, monsieur. Je vais voir mes colombes.
Allez, mademoiselle, et empêchez-les de se battre