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La Comtesse.

C’est bien ; j’accepte pour elle. Vous irez à sa pension chercher ce qui lui appartient ; nous l’emmènerons à la campagne ; il y passera les vacances avec nous.

Le Domestique regardant par la fenêtre.

Ah ! les personnes qui étaient chez M. le maréchal montent en voiture ; M. le maréchal est libre.

La Comtesse.

Je descends chez lui. (Appelant.) Jeanne !

(Le domestique sort.)

Scène II.

LA COMTESSE, JEANNE.
Jeanne entrant par la droite.

Maman ?…

La Comtesse.

J’attends M. des Tourbières ; reste là. Il m’écrit qu’avant de partir il veut absolument me parler. Où va-t-il ? Fais-moi prévenir dès qu’il arrivera.

(Elle sort par la gauche.)
Jeanne.

Oui, maman.


Scène III.

JEANNE, puis DES TOURBIÈRES et UN DOMESTIQUE.
Jeanne à elle-même.

M. des Tourbières !… Ah ! je ne l’aime pas ; il me fait toujours des sermons… et puis, il a toujours l’air de se moquer de moi. C’est lui.

(Elle prend sa tapisserie et s’assied sur le canapé.)
Le Domestique introduisant M. des Tourbières.

Je vais prévenir madame la comtesse.

(Il sort par la gauche.)
Des Tourbières.

Bien !… Il n’y a pas de temps à perdre. (À part.) Libre ! je suis libre ! Elle a ses vingt mille francs ! Ma délicatesse me permet de la haïr. — Mademoiselle de Clairmont seule ! Quelle heureuse chance ! Une fille qui donne des rendez-vous la nuit et une fille parfaitement innocente peuvent bien