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ACTE QUATRIÈME.


Un élégant petit salon faisant partie de l’appartement de madame de Clairmont dans l’hôtel du maréchal. — Portes latérales ; fenêtre à droite ; table des deux côtés ; canapé à gauche.

Scène I.

LA COMTESSE, puis UN DOMESTIQUE.
(Madame de Clairmont est à genoux, elle prie et s’interrompt de temps en temps pour essuyer ses larmes.)
La Comtesse.

Voilà quelqu’un !… (Elle se lève, essuie ses yeux et s’assied près de sa table à ouvrage. — Au domestique qui entre tenant des livres et des couronnes.) Léonard est-il arrivè ?

Le Domestique.

Pas encore, madame ; il ne pourra être ici avant quatre heures.

La Comtesse.

Quelle attente !… Le maréchal est-il seul ?

Le Domestique.

Non, madame.

La Comtesse à part.

Il faut absolument que je le voie.

Le Domestique.

L’enfant du maçon qui s’est tué, il y a deux ans, en tombant du toit, et que madame la comtesse a mis chez les Frères, est ici ; il demande si madame veut bien le voir un moment.

La Comtesse.

Demain ; dites-lui qu’il revienne demain.

Le Domestique.

Il apporté les trois prix qu’il vient d’obtenir ; il espère que madame la comtesse lui fera l’honneur de les accepter.

La Comtesse.

Pauvre enfant ! avec plaisir. Mettez-les là… et dites-lui qu’il vienne demain me raconter ses succès.

Le Domestique mettant les livres et les couronnes sur la table, à droite.

Ceci est un prix de bonne conduite ; il demande à madame la faveur de l’offrir à mademoiselle Jeanne…