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La Comtesse.

Ah ! vous m’accusez aussi, moi !… Il faut que je sois coupable, moi, pour que cette dame seule soit honnête. Mais je la démasquerai…

Le Maréchal.

Occupez-vous de justifier votre fille, vous songerez ensuite à démasquer vos prétendues ennemies… S’il me restait un doute, je serais moins sévère ; mais Léonard….

La Comtesse vivement.

Léonard, je l’attends ; il va venir ; je saurai de lui toute la vérité. Et malheur à celle qui a calomnié ma fille !

Le Maréchal.

Des menaces ! quand vous devriez courber la tête, mère imprudente !

Madame de Blossac l’interrompant.

Monsieur le maréchal, je vous en supplie… vous êtes chez moi….

Le Maréchal.

N’êtes-vous pas déjà de la famille ? Votre-bonté même me la fait paraître plus indigne. (À la comtesse.) Voulez-vous que je conduise Jeanne au couvent ?

La Comtesse.

Jamais ! Je ne veux pas me séparer de ma fille.

Le Maréchal.

Eh bien ! emmenez-la, que je ne la voie plus. Je ne veux plus sentir dans ma maison ces parents ingrats que j’ai aimés, comblés de bontés, et qui me déshonorent et m’outragent.

La Comtesse.

Vous me chassez ?

Le Maréchal.

Adieu !


Scène XIII.

JEANNE, LA COMTESSE, LE MARÉCHAL, MADAME DE BLOSSAC.
Jeanne.

Voilà madame Berthollet… Ah ! maman !

La Comtesse.

Viens, ma fille. Il faut rentrer.