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C’est très-bien. « Le roi règne et ne gouverne pas. »

(Il se rendort, les épreuves tombent par terre. Pluchard les ramasse.)
Martel corrigeant son article.

Que vois-je ? Chocolat… Chocolat de vanille.
Les bourreaux ! au lieu de consulat de Manille.
C’est charmant.

Griffaut.

C’est charmant.Moi, j’ai bien quelque petite erreur :
Ils ont mis l’empirique au lieu de l’empereur.

Blondin.

Ah ! ce n’est rien ; moi, j’ai l’autruche pour l’Autriche.

Charles à Pluchard.

Voulez-vous voir, monsieur, l’épreuve de l’affiche ?

Pluchard.

Sans doute, donne-la.

(Charles rentre dans le corridor.)
Martel parcourant l’article que Griffaut lui donne à lire.

Sans doute, donne-la.Le mot est bien affreux,
Griffaut ; mais tu veux donc tuer ce malheureux ?
Il appelle Morin barbouilleur de murailles !

Griffaut.

N’est-ce pas le vrai nom d’un peintre de batailles ?

Blondin.

Quoi ! c’est toujours Morin ? Tu le poursuis longtemps.

Griffaut.

Aujourd’hui je l’achève.

Blondin.

Aujourd’hui je l’achève.Alors, moi, je l’attends.

Edgar.

Ah ! messieurs, respectez ses quarante ans de gloire ;
Les tableaux de Morin sont toute notre histoire.
Pour parler d’un vieillard quittez ce ton railleur.

Griffaut.

Je me laisse attendrir.
Je me laisse attendrir.(À Martel.)
Je me laisse attendrir.Efface… barbouilleur.

Dubac montrant Edgar.

Monsieur est quelque auteur maltraité, je parie.

Edgar.

Moi, monsieur ? non, je suis dans la cavalerie,
Officier de spahis.