Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/333

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Madame de Blossac riant, mais troublée.

Oh ! vous êtes étrange !

Hector.

Quelle rue habitait-elle à Blois ?

Madame de Blossac.

Je ne sais pas.

Hector.

Vous êtes allée à Blois ?

Madame de Blossac.

Non. (À part.) Il veut y aller. (Haut.) Avez-vous fini votre interrogatoire ? Vous feriez un excellent juge d’instruction.

Hector.

C’est que je voudrais bien justifier cette petite, pour n’avoir plus ce remords sur le cœur, et puis pour penser à autre chose.

Madame de Blossac.

Eh bien, pour vous secourir, je verrai ce soir cette autre femme qui se trouve mêlée à cette affaire, et tout ce qu’elle me permettra de vous apprendre, je vous le redirai. Êtes-vous content ?

Hector tendrement.

Vous n’êtes pas si méchante que vous croyez, et le motif de cette cruauté est si flatteur… Quand voulez-vous me permettre de revenir pour chercher ces nouveaux renseignements ?

Madame de Blossac émue.

Comme vous dites cela !

Hector avec coquetterie.

C’est que je commence à croire que ce n’est plus qu’un prétexte. Voulez-vous que je revienne demain ?

Madame de Blossac passant à droite.

Non… je ne veux pas que vous reveniez.

Hector.

Et pourquoi ?

Madame de Blossac.

Parce que, si je vous recevais deux fois, je serais perdue. Non, je veux qu’on ne voie ici que des hommes graves, que des vieillards.

Hector riant.

Ah ! c’est un régime. Il est sévère.