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Scène V.

DES TOURBIERES seul.

Elle ne sort pas… elle attend quelqu’un. Voyons donc qui cela peut être… Ah ! elle se défie de moi, et c’est elle qui rompt l’alliance ? Tant mieux ! cela me rend service. Au diable votre protection, mademoiselle de Blossac ! Je la repousse, j’y renonce pour sauver cette petite Jeanne. Que le monde est stupide, de ne pas deviner tout de suite que cette jeune fille est la pureté même ! Eh bien, c’est moi qui la justifierai. Mais le puis-je ? Cette maudite dette qui me retient encore, et dont, par honneur, il faut avant tout me dégager !… Quand on pense qu’il ne me faudrait que vingt mille mauvais francs pour redevenir un galant homme, et que je peux rester un misérable, le complice d’une vipère, faute de cette pauvre somme, moi, moi, baron des Tourbières ! Cela fait pitié ! Qui vient là ? (Saluant Hector qui entre.) Monsieur de Renneville…


Scène VI.

DES TOURBIÈRES, HECTOR.
Hector.

Monsieur…

(Il va s’asseoir à droite.)
Des Tourbières à part.

C’est lui qu’on attend ! mes soupçons étaient justes… la calomnie est motivée. — Comme il est triste ! Hélas ! avec vingt mille francs je dissiperais sa tristesse… Une idée ! si je les lui demandais ? (Haut.) Monsieur de Renneville !

Hector.

Monsieur des Tourbières ?

Des Tourbières.

Chut !… Je suis parti, on m’a donné mon congé. Parlons bas et vite… Combien donneriez-vous pour voir mademoiselle de Clairmont justifiée, là, bien justifiée ?

Hector se levant.

Tout ce que je possède !