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Des Tourbières à part.

Pauvre mère !

{La comtesse lit la lettre des yeux ; un grand temps se passe, tous les regards sont fixés sur elle. Après avoir lu, impassible, elle rend la lettre au maréchal.)
La Comtesse.

C’est absurde !

Le Maréchal.

Absurde.

Hector.

Qu’est-ce donc ?… Une calomnie ?

La Comtesse.

Pas même !… une stupidité… dont votre père sera le premier à faire justice.

Le Maréchal.

Je n’y comprends rien.

Hector à part, regardant madame de Blossac.

Je comprends, moi… et je veille !

Le Maréchal.

Que dois-je répondre enfin, madame ?

La Comtesse.

Je me charge de la réponse.

Le Maréchal.

Mais voici Jeanne… on peut lui demander…

La Comtesse fièrement.

À Jeanne ! Moi, sa mère, je défends qu’on l’interroge.

Hector.

Monsieur le maréchal, Jeanne sera ma femme, et sa candeur m’appartient.

Madame de Blossac tombant assise sur le canapé.

Il l’aime !

La Comtesse.

Hector !

Des Tourbières à part.

C’est affreux ! je vais parler. (Haut.) Monsieur le maréchal…

(Madame de Blossac se relève et lance un regard menaçant à des Tourbières, qui s’arrête.)
Le Maréchal à des Tourbières.

Eh bien ?

La Comtesse.

Souriez donc, messieurs, voilà ma fille !