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Jeanne.

Ah ! être coquette, c’est offrir sa main et puis ne pas la donner ?

Hector.

Précisément.

Jeanne.

Oh bien, moi, je ne veux pas être coquette !

(Elle lui tend la main.)
Des Tourbières, au milieu de la scène, à la comtesse.

Tableaux touchants ! On dirait deux dessus de porte représentant l’Amour et l’Amitié.

La Comtesse.

Ah ! monsieur des Tourbières, vous savez bien que la parodie qui se joue là n’est pas celle de l’amitié.

Des Tourbières.

Alors je dirai l’amour léger et l’amour grave.

La Comtesse.

Dites l’amour vrai et l’amour faux.

Madame de Blossac au maréchal.

Vous me flattez… je ne vous crois pas.

Jeanne à Hector.

Vous riez toujours… je ne vous crois pas.

Le Maréchal à madame de Blossac.

Renneville ne peut tarder, il faut pourtant que je vous fasse connaître mon gendre. — Hector… (Il le prend par la main et le présente.) je veux vous présenter à notre aimable voisine, madame de Blossac.

{Hector s’incline et garde le silence.)
Madame de Blossac.

Monsieur de Renneville ne veut pas me reconnaître ; depuis deux ans, je suis si changée !

Hector.

Madame… j’attendais vos ordres.

Le Maréchal à Jeanne.

Eh bien ! mademoiselle, vous ne faites pas mieux valoir ma générosité, vous n’avez pas mis mon collier ?

Jeanne.

Maman m’a dit que je le mettrais le jour du contrat ; c’est l’usage.