Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/307

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le Maréchal présentant des Tourbières à Hector.

M. le baron dès Tourbières. (À des Tourbières en désignant Hector.) Mon futur gendre, car je considère Jeannette comme ma fille, et son mari sera mon fils… Viens ici, petite. (Il embrasse Jeanne.) Je vous marie au plus brave jeune homme que je connaisse : si vous n’êtes pas heureuse, vous aurez affaire à moi, mademoiselle.

Jeanne regardant Hector.

Mais, mon oncle, ce n’est pas moi qu’il faudra gronder.

La Comtesse.

Ah ! monsieur le maréchal, je vous apporte une nouvelle qui va vous charmer.

Le Maréchal.

Je la sais déjà, votre nouvelle. Madame de Blossac sera des nôtres.

La Comtesse.

C’est mieux que cela. Une de vos plus chères amies, une belle étrangère, vient d’arriver à Paris.

Le Maréchal.

Espagnole ? Russe ? Italienne ?

La Comtesse.

Anglaise.

Le Maréchal.

La duchesse de Cleveland !

La Comtesse.

Vous devinez tout.

Le Maréchal.

Cette belle duchesse ! je la verrai demain. Où est-elle descendue ?

Hector.

À l’hôtel de Wagram, où je suis moi-même depuis un mois, comme un voyageur à peine revenu d’un pèlerinage de deux ans.

Le Maréchal.

Madame de Blossac va être bien heureuse de revoir la duchesse. Elles ont voyagé ensemble, elles sont fort liées. Mais je ne la vois pas, madame de Blossac.

Hector frappé.

Madame de Blossac !… J’ai vu souvent en Écosse une demoiselle de Blossac.