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Scène VIII.

DES TOURBIÈRES, LE MARÉCHAL.
Le Maréchal rentrant, croyant retrouver madame de Blossac.

Enfin, je suis libre, ma chère voisine !… (Apercevant des Tourbières.) C’est vous, des Tourbières ?… Qu’est devenue madame de Blossac ?

Des Tourbières.

Elle se promène dans votre belle serre. C’est vraiment merveilleux !

Le Maréchal.

Avec ma nièce, sans doute ?

Des Tourbières.

Oui, j’aperçois plusieurs personnes.

Le Maréchal.

Vous dînez avec nous ?

Des Tourbières préoccupé.

Monsieur le maréchal… cet honneur… (À part.) Je ne sais comment aborder la question.

Le Maréchal.

Qu’avez-vous donc ? quel air préoccupé !

Des Tourbières.

Il est vrai. J’ai intérêt à découvrir une chose… fort importante… que je ne puis demander à personne… et il me faut inventer un moyen délicat… ingénieux… d’arriver… Vous trouveriez cela tout de suite, monsieur le maréchal.

Le Maréchal.

À qui le dites-vous !

Des Tourbières.

Savoir sans demander… c’est votre talent.

Le Maréchal.

On me le reconnaît. Tenez, justement dans ma dernière mission en Autriche… car j’ai eu plus d’une mission dans ce pays-là…

Des Tourbières.

Je le sais, je le sais, monsieur le maréchal.

Le Maréchal.

J’ai un incident qui se rapporte tout à fait à la situation embarrassante où vous vous trouvez.