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Le Maréchal.

Ne voulez-vous donner un peu d’espoir que pour vite le reprendre… dites ?

Madame de Blossac.

Monsieur le maréchal !…

Le Maréchal.

Eh bien ?

Madame de Blossac.

Que demandez-vous ?

Le Maréchal.

Suis-je donc le seul de vos malheureux dont vous n’aurez pas pitié ?… Voudriez-vous… (Un domestique entre.) Quelqu’un !

Le Domestique.

M. l’ambassadeur d’Angleterre fait demander si monsieur le maréchal peut le recevoir.

Le Maréchal.

Conduisez-le dans mon cabinet. — Maudites soient les affaires !

Madame de Blossac.

Monsieur le maréchal, je vous en prie…

Le Maréchal.

Vous permettez, madame ? Je suis à vous dans l’instant. (À part.) Comme elle est troublée ! M. l’ambassadeur est venu trop tôt.

(Il sort)

Scène V.

MADAME DE BLOSSAC seule, le suivant de l’œil.

Il est contrarié de me quitter… Je ne l’ai jamais vu si tendre. Bien ! il est amoureux ; tout me seconde. Jeanne compromise… un refus… un refus insultant… un éclat… quel chagrin pour le maréchal !… Amoureux et malheureux ! il faudra bien qu’il vienne à moi.


Scène VI.

DES TOURBIÈRES, MADAME DE BLOSSAC.
Des Tourbières entrant par la gauche.

Seule !… et le maréchal ? (Baissant la voix.) Vous faites les honneurs de chez lui, déjà ?