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enfin. On m’avait dit que vous ne pourriez pas venir aujourd’hui, que vous étiez plus souffrante.

Madame de Blossac souriante et troublée.

En effet, je ne pouvais pas venir et je suis beaucoup plus souffrante ; mais je suis venue, j’ai trouvé ce courage !

Le Maréchal avec émotion.

Et je vous en remercie. Moi, je suis à moitié guéri.

Madame de Blossac tremblante et n’osant lever les yeux.

Oh ! je le sais ; j’étais bien triste de ne pas être là, mais j’avais de vos nouvelles deux fois par jour. M. Girard, votre secrétaire, avait la bonté de m’en apporter tous les matins et tous les soirs. Je n’aurais pu m’endormir avant qu’il m’eût rassurée… mais vous voilà bien. Dieu soit loué !

Le Maréchal.

Jeanne prétend que je dois la santé à vos prières… que vous avez fait des neuvaines pour obtenir ma guérison

Madame de Blossac jouant la colère.

Elle a raconté cela, la petite folle ! On ne peut rien dire devant elle. C’est désolant ! Quel besoin a-t-elle toujours de parler ? Je ne lui pardonne pas cette nouvelle indiscrétion. Oh ! que les petites filles mal élevées sont insupportables ! Certes, elle est charmante, et personne ne l’aime plus que moi ; mais vous avouerez, monsieur le maréchal, que sa mère a tort de lui laisser dire tout ce qui lui passe par la tête, répéter tout ce qu’elle entend, et que ses indiscrétions continuelles la rendent très-dangereuse.

Le Maréchal tendrement.

Je ne me plains pas de celle-ci. Tant qu’elle ne trahira que votre intérêt et votre bienveillance pour moi, je lui pardonnerai de bon cœur, et je veux, moi, que vous lui pardonniez aussi… Sans cela je croirai qu’elle m’a trompé. (Il lui prend la main.) Vous ne lui en voulez plus ?

Madame de Blossac.

Je suis de trop bonne foi : je lui en veux encore.

Le Maréchal.

C’est mal, car c’est nier les doux sentiments qu’elle vous prête. Les niez-vous ?

Madame de Blossac jouant l’embarras.

Non… mais n’y songeons plus… Ah ! vous êtes… impitoyable…