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Le Maréchal.

Et qui est-ce qui t’a dit mon secret ? ce n’est pas ta mère ?

Jeanne.

Non, c’est votre vieux secrétaire qui l’a dit par imprudence devant moi, et j’avais bien promis que j’aurais l’air de tout ignorer. Oh ! ne le grondez pas, c’est ma faute.

Le Maréchal.

Cela prouve que tu ne sais pas mentir.

Jeanne.

Ah ! si, je sais bien mentir ; c’est que j’oublie… Je suis si étourdie !

Le Maréchal.

J’ai fait moi-même arranger ta chambre, et je te donne pour présent de noce tous les meubles que tu y trouveras.

Jeanne.

Oh ! comme vous êtes bon ! Et je n’aimerais pas un oncle comme celui-là !

Le Maréchal.

Allons la voir, cette belle chambre…

Un Valet, annonçant.

Madame de Blossac.

Jeanne.

Adieu, mon oncle.

Le Maréchal.

Tu me quittes déjà, Giovannina ?

Jeanne.

Oui, mon oncle ; maman m’a dit de m’en aller bien vite dès qu’il vous vient quelqu’un.

Le Maréchal.

Nous visiterons donc l’appartement demain. En attendant, voilà ce que je voulais mettre dans ta toilette.

(Il lui remet un écrin.)
Jeanne ouvrant l’écrin.

Oh ! le joli collier ! les magnifiques perles ! C’est trop beau ; maman ne voudra pas que je porte ça.

(Madame de Blossac paraît au fond.)
Le Maréchal.

C’est trop beau pour Jeannette… mais pour madame la comtesse de Renneville !…