ACTE DEUXIÈME.
Au fond, des serres en galerie.
Scène I.
« … Et c’est alors qu’entraîné par la rigueur de mes raisonnements, le congrès médiateur résolut d’affranchir de toutes vicissitudes territoriales les enclaves sécularisées par les Hautes Puissances contractantes… » Bien ! restons-en là ; je relirai ce chapitre cette nuit. (S’asseyant.) Ce morceau me plaît. Je l’ai travaillé ! il le fallait : le fait exact était trop nu. Ah ! la plume vous emporte ! Si l’on ne la retenait, la perfide ! elle vous entraînerait à dire la vérité… cela serait joli ! D’ailleurs, si l’on devait dire tout bêtement ce qu’on a vu, ce ne serait pas la peine d’écrire ses Mémoires. Bien plus, si l’on racontait les événements tels qu’ils sont arrivés, le public n’y croirait pas ; il faut leur refaire des probabilités. Ah ! voilà ma petite Jeanne ! — Je me sens fatigué… allez vous reposer, mon cher Girard. Après ce lourd travail, son gentil babil va me distraire.,
Scène II.
Viens donc, Juanina.
Debout ! quel bonheur ! Il vient au-devant de moi ! Je vais bien l’embrasser pour la peine. Et la goutte ?… Partie !… Il n’a plus besoin de mon bras. Mon cher petit oncle, que je suis contente !
Tu l’aimes donc, ton pauvre oncle ?