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Madame Berthollet.

Quelle différence avec cette madame de Clairmont !

M. de Saint-Iriex.

Madame de Clairmont fait beaucoup de bien aussi. Elle a son mérite… c’est un autre genre… un esprit moins sérieux.

Madame Berthollet.

Vous êtes bon ! C’est une évaporée, une mondaine ! Si c’est la piété le matin, c’est le scandale le soir ; tandis que madame de Blossac, c’est la vertu à toutes les heures. On ne voit venir chez elle que des hommes graves… tous hommes mûrs et simples comme vous, monsieur de Saint-Iriex, et incapables de tourner la tête à une femme.

M. de Saint-Iriex.

On dit que le maréchal d’Estigny aurait quelque idée de l’épouser. Cela serait excellent pour notre œuvre… madame la maréchale présidente !

Madame Berthollet.

Il pourrait bien se vanter d’avoir pour femme la vertu même !… Mais la voici.


Scène IX.

MADAME DE BLOSSAC, MADAME BERTHOLLET, M. DE SAINT-IRIEX.
Madame de Blossac entrant.

Monsieur de Saint-Iriex…

M. de Saint-Iriex saluant.

Madame…

Madame Berthollet revenant.

Ah ! j’oubliais… Voici, madame, le petit uniforme.

M. de Saint-Iriex étonné.

Le petit uniforme ?…

Madame Berthollet attendrie.

Oui, un habit pour le singe du petit Savoyard… J’ai cousu les boutons.

Madame de Blossac.

C’est bien, ma chère madame Berthollet, laissez-le là ; il va venir, je le lui donnerai… merci.

(Madame Berthollet sort après avoir posé l’habit sur la table à ouvrage au fond, à droite.)