Chaque jour les Bédouins viennent nous assaillir
Aux environs d’Alger ; mais nos colons sont braves.
Pluchard, je m’y connais, sucre de betteraves.
Je le bois au succès de l’empire ottoman !
Et je vais là-dessus… rêver en musulman.
Tu n’étais pas hier à la pièce nouvelle ?
Non, j’avais une noce. Eh bien, comment est-elle ?
Exécrable, stupide, on nous fait la leçon ;
Ah ! je vais l’arranger d’une belle façon.
L’auteur nous traite mal.
Moi, quand j’ai bien dîné, je suis très-magnanime.
Ah ! mon pauvre Martel ! te voilà donc enfin !
Mais, tu n’as pas dîné ?
L’heureux homme, il a faim !
Nous t’avons attendu plus d’une heure et demie.
Et d’un dîner servi l’attente est ennemie.
Mais quel dîner ! c’était le chef-d’œuvre de l’art !
Ce quartier de chevreuil, parfait… et ce homard !
Il valait à lui seul vingt buissons d’écrevisses.
Ce punch au marasquin entre les deux services,
Exquis. J’ai bien dîné, très-bien, je suis content ;
Je voudrais tous les jours pouvoir en faire autant.
(À Martel.)
Pauvre ami, je te plains, oh ! de toute mon âme !
Manquer un tel festin !… pour quoi ? pour une femme
Est-il donc vrai, Martel ?