Il demandait du poivre avec des fruits confits ;
Il déclamait des vers, et m’appelait son fils.
Des roses du surtout il couronnait sa tête,
En criant comme un sourd : Je suis roi de la fête !
Scène II.
Tais-toi donc.
Mais, que vois-je ? Pluchard a fait illuminer !
Monsieur vient tard, faut-il…
J’ai fait par parenthèse un dîner détestable !
(À part.)
Je vais attendre ici ces messieurs. Il est dur
De manger un pain sec arrosé d’un vin sûr,
Quand d’un si bon repas on était le convive.
Mais, hélas ! je dépends d’une belle… un peu… vive,
Qui me guette des yeux, qui me tient enfermé.
C’est un malheur parfois que d’être trop aimé.
Si l’on m’offre un plaisir, sa colère s’allume,
Je refuse… et m’échappe en cet humble costume ;
Un frac serait suspect… Pour rassurer son cœur,
Il faut que je sois sale et fait comme un voleur.
(Regardant autour de lui.)
Le salon de Pluchard me paraît fort passable
Pour un appartement d’éditeur responsable.
C’est fort beau ; tout ceci fait honneur au journal !
(Voyant qu’on allume le lustre.)
Mais madame Pluchard a donc ce soir un bal ?
Madame ?… Elle a dîné chez une de ses tantes,
Sachant qu’il s’agissait d’affaires importantes,
Pour laisser ces messieurs libres.