D’un excellent maître d’hôtel ;
D’un valet de chambre respectueusement empressé ;
D’un ami célèbre ;
D’un bel enfant bien élevé ;
D’un mari de bonne compagnie.
Ces femmes ne sont point jolies, la nature n’a rien fait pour elles ; mais elles savent prendre à la société tous ses charmes, à l’élégance tous ses prestiges. Et ce n’est pas par leur fortune qu’elles arrivent à ce résultat glorieux, c’est par le simple désir de plaire, de plaire à un seul… non pas, de plaire à chacun, à leur vieille tante, à leur jeune cousine, à ce petit auditeur, à ce gros député, à tous ceux qui viennent ou qu’elles rencontrent ; c’est cette volonté habituelle de choisir toujours ce qu’il y a de mieux en toute chose, pour vous donner une impression flatteuse et vous laisser un agréable souvenir. Il y a des femmes bien plus riches que celles-là qui ne savent tirer de leur position brillante aucun de ces avantages.
Elles ont un bonnet de dentelle superbe, mais d’une forme carrée, une coiffure d’aïeule ;
Elles ont aussi une belle robe de soie, mais d’une couleur fausse et chargée d’ornements lourds et prétentieux ;
Elles ont des souliers mal faits qui ont l’air bête ;
Elles ont des bracelets tapageurs comme des grelots de carlin ;
Elles ont des bagues de charlatan ;
Elles ont de grands mouchoirs affreusement empesés qui semblent se révolter ; leur mouchoir est armé de cornes menaçantes ;
Elles ont des bouquets de violettes qui sentent le marécage ;
Elles ont dans leur jardinière des fleurs artificielles que leur valet de chambre cultive avec un plumeau ;
Elles ont dans une coupe d’agate des bonbons à liqueurs ;
Elles ont une argenterie magnifiquement ciselée qui vous dit le menu de la veille ;
Elles ont un mobilier incommode et malveillant, de grands fauteuils de bois sculpté comme des stalles d’église, dont le dossier perpendiculaire est orné de rosaces de cuivre doré : on s’y cogne la tête et ils vous repoussent quand vous voulez vous