Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 5.djvu/266

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
258
LE VICOMTE DE LAUNAY.



Illusion perdue,
Beau rêve défloré,
Tu me serais rendue
Par l’enfant adoré.
Noble orgueil, sainte gloire
De l’amour innocent,
À vous je pourrais croire
Encore, en l’embrassant.

Loin des pièges du monde
Je fuirais avec lui ;
Et cette tête blonde
Deviendrait mon appui.
Sans amour sur la terre,
Le cœur est désarmé ;
Oh ! c’est un guide austère
Qu’un enfant bien-aimé.

Je verrais sans tristesse,
Implacable en son cours,
Le temps avec vitesse
Emporter mes beaux jours.
De mes grâces fanées
Je ne défendrais rien…
Que seraient mes années ?
Son âge, et non le mien.

Enfin je pourrai même
Voir s’éloigner de moi
L’ingrat époux que j’aime,
Et lui garder ma foi.
Pas une plainte amère !
Ma douleur se taira…
Je dirai : Je suis mère,
Courage, il reviendra !


Le jour des Rois est aussi une fête d’une admirable poésie. Ces rois superbes, prosternés devant l’humble crèche, la puissance humaine s’humiliant devant la gloire divine, la couronne s’effaçant devant l’auréole ; toutes ces images à la fois imposantes et gracieuses frappent l’esprit par leur signification profonde, et charment les yeux par leur naïve grandeur.

L’Épiphanie est de plus une fête des foyers. Réunion joyeuse, bruyante de cris moqueurs, de rires enfantins. On la célèbre