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LE VICOMTE DE LAUNAY.

regrets ! » C’est ainsi que l’on trompe les ennuyeux et qu’on donne de jolis petits bals sans paquets.

Explication : Selon le Dictionnaire de l’Académie, page 338, « paquet se dit, figurément et familièrement, d’une personne qui a pris beaucoup d’embonpoint, et qui se remue difficilement ; il se dit aussi d’une personne qui n’apporte aucun agrément dans la société, qui y cause plutôt de la gêne : Cette femme est devenue un paquet ; elle est devenue bien paquet ; ce n’est qu’un paquet ; quel paquet ! »

Définition : Selon le monde, on appelle généralement paquets, tous les importuns, tous les gens dont on n’est pas fier et tous les gens dont on n’a pas besoin ; exemple : Dans un bal,

Un oncle millionnaire n’est jamais un paquet ;

Une tante de province est un paquet toujours ;

Une étrangère… une inconnue qui donne de belles fêtes, fût-elle grosse comme une tour, infirme et impotente, n’est jamais un paquet ;

Une cousine moqueuse, qui sait vos ridicules, vos prétentions ou votre âge, fût-elle légère comme un oiseau, est un paquet toujours ;

La sœur de celui qu’on aime n’est jamais un paquet ; L’ami de celui qu’on n’aime plus… paquet ! paquet ! affreux paquet !

Un mari à bonnes fortunes n’est jamais un paquet ;

Un mari jaloux est un paquet respectable… mais un paquet !

Une femme de ministre n’est jamais un paquet ! cela s’appelle un gros bonnet ;

La femme d’un employé qu’on destitue passe à l’instant même paquet ;

Un intrigant n’est jamais un paquet ;

Un excellent homme est presque toujours un paquet ;

Un vieux fat est rarement un paquet ;

Un jeune soupirant bien sincère est de temps en temps un paquet ;

Une vieille Anglaise, quand on doit retourner à Londres, n’est pas encore un paquet ;