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LE CHIEN VOLANT.

CHAPITRE CINQUIÈME.

AUDACE.


Léon, suivant des yeux le chien volant dans la nue, attendait avec impatience qu’il redescendît sur la terre, pour essayer à son tour une promenade aérienne.

Le petit nègre paraissait si accoutumé à ce genre de voyage, que Léon n’imaginait point qu’il y eût le moindre danger à s’élever si haut dans le ciel.

Il fut bien heureux lorsqu’il vit enfin le chien redescendre par degrés, et se rapprocher du sol sensiblement.

— Si le chien n’est pas fatigué, dit Léon à la bonne fée, je puis l’essayer à mon tour, n’est-ce pas, madame ?

— Oui, mon enfant, reprit la princesse ; mais pour cela, il faut que tu apprennes à le conduire : il ne s’élève dans les airs ou ne s’abat que lorsqu’on prononce les deux mots magiques qui, seuls, ont le pouvoir de le diriger. Pour qu’il s’envole, il suffit de lui dire deux fois :


NASGUETTE !
NASGUETTE !…


Mais pour qu’il redescende, il faut lui dire au moins trois fois :


ALDABORO !
ALDABORO !
ALDABORO !…


Sinon tu risquerais de rester suspendu en l’air toute ta vie, ce qui ne serait pas fort agréable.

Léon se fit répéter à plusieurs reprises les deux mots magiques : le premier, celui de Nasguette, lui parut facile à retenir ; mais le second eut de la peine à entrer dans sa mémoire, et même il eut besoin de l’entendre répéter et répéter encore avant de parvenir à le prononcer sûrement.

Pendant cette étude, le nègre et le chien volant étaient redescendus sur la terre.