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LE CHIEN VOLANT.

capote, d’une très-petite capote, quoique ce fût une grosse fleur. Il y en avait de toutes couleurs : des roses, des bleues, des jaunes, des rouges, des lilas ; il y aurait eu de quoi parfaitement coiffer une multitude de poupées avec les capotes de ce palmier, dont l’étalage d’une marchande de modes peut seul vous donner l’idée.

Léon, ravi de voir tant de merveilles, joua longtemps avec toutes les fleurs, sans remarquer un petit nègre que le bruit de la première sonnette avait attiré.

— Noireau, dit la fée à son nègre en lui confiant la clef d’ivoire dont elle s’était déjà servie, et qui, à ce qu’il paraît, ouvrait toute espèce de serrures, allez ouvrir la niche d’or et amenez-moi le chien volant.

Ces paroles retentirent aux oreilles de Léon, malgré le bruit des clochettes qui absorbait son attention.

— Le chien volant ! répéta-t-il.


CHAPITRE QUATRIÈME.

QU’IL EST LAID !


— Oui, mon enfant, répondit la fée. Tu n’as pu te décider entre les chiens et les oiseaux ; j’ai vu que tu ne pourrais posséder l’un sans beaucoup regretter l’autre ; que ta mère ne voulait pas te permettre d’avoir un chien et un oiseau : eh bien, pour vous arranger tous les deux, je te donne un chien qui est un oiseau !

— Vraiment ? s’écria Léon, ne pouvant revenir de sa surprise, un chien qui est un oiseau ! Qu’il doit être joli !

Et déjà Léon se figurait une gentille levrette avec de petites ailes, et déjà il se demandait s’il lui ferait faire une niche ou bien une cage… lorsque Noireau reparut, amenant le chien volant.

À son aspect, Léon fit une grimace peu flatteuse pour un si rare animal.