des mélodrames, il ne douta pas qu’elle ne fût morte et même un peu assassinée.
Il frappe à la porte et réveille la portière, qui dormait sur son poêle.
La portière réveille la femme de chambre, qui dormait dans un fauteuil.
— Un malheur est arrivé dans votre maison ! lui dit le commissionnaire ; mais la femme de chambre étendait les bras et ne comprenait rien à ce qu’on lui disait.
— Un grand malheur est arrivé dans cette maison ! répéta le commissionnaire, impatienté de leur indifférence ; un assassinat ! ajouta-t-il pour produire plus d’effet.
— Un assassinat ! s’écria la portière.
— Oui, reprit-il, une jeune fille a été assassinée, pendant la fête. (Ceci était une vraie phrase de mélodrame.)
— Ah ! mon Dieu ! s’écria la femme de chambre, ce doit être mademoiselle Aglaure ; je l’ai attendue toute la nuit, elle n’est pas venue…
Alors la femme de chambre entra dans le bal tout effarée.
— Monsieur, dit-elle en s’adressant à M. Bremont, un grand malheur est arrivé pendant la fête : mademoiselle Aglaure…
— Ma fille ! s’écria M. Bremont inquiet.
— Oui, monsieur… un homme l’a vue évanouie à une fenêtre… Je dis évanouie, pour ne point effrayer monsieur, ajouta-t-elle en se penchant vers les gens qui l’écoutaient.
À ces mots, toutes les personnes qui se trouvaient encore au bal s’émurent ; les danses furent interrompues, et chacun se portant aux fenêtres des divers salons, tous les rideaux furent ouverts en un instant.
— La voilà ! la voilà ! cria bientôt un des jeunes danseurs qui avaient assassiné Aglaure ; et ce fut à qui se précipiterait de son côté.
— Elle est à genoux, dit l’un.
— Elle dort profondément, dit un autre.
— Elle est évanouie ! cria un troisième ; il faut la faire revenir à elle.