qui était là, tremblante, aspirant après sa fille, l’appelant des yeux, lui tendant les bras ; cette joie, cette impatience si imposante, si sacrée, l’intimidaient.
— Parlez ! dit madame Épernay, pourquoi ne puis-je l’embrasser aujourd’hui ?
— Parce que, répondit Églantine en souriant, vous êtes encore trop faible pour pouvoir supporter une telle joie.
— Non ! non ! s’écria l’heureuse mère ; le bonheur nous donne des forces ; je puis revoir ma fille sans mourir… Rendez-la-moi ! rendez-la-moi !
Alors on entendit du bruit dans la pièce voisine.
— Je devine !… s’écria madame Épernay hors d’elle-même ; elle est ici !… vous l’avez amenée !… Zoé ! Zoé ! ma fille ! ma fille !
— Maman !… répondit une voix chérie ; c’est bien moi, je vis !…
Et Zoé, que les gens de la maison retenaient dans l’antichambre, parvenant à s’échapper, courut se jeter dans les bras de sa mère….