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Chapitre II. Sistême des connoissances dans les animaux.

Un animal ne peut obéir à ses besoins, qu’il ne se fasse bientôt une habitude d’observer les objets qu’il lui importe de reconnoître. Il essaie ses organes sur chacun d’eux : ses premiers momens sont donnés à l’étude, et lorsque nous le croyons tout ocupé à jouer, c’est proprement la nature qui joue avec lui pour l’instruire.

Il étudie, mais sans avoir le dessein d’étudier : il ne se propose pas d’aquérir des connoissances pour en faire un sistême : il est tout ocupé des plaisirs qu’il recherche et des peines qu’il évite : cet intérêt seul le conduit : il avance sans prévoir le terme où il doit arriver.

Par ce moyen il est instruit, quoiqu’il ne fasse point d’effort pour [475] l’être. Les objets se distinguent à ses yeux, se distribuent avec ordre ; les idées se multiplient