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elle par elle-même représenter de l’étendue et des objets ?

XXVIII. Celui qui, ouvrant pour la premiere fois les yeux, croit que tout est en lui, discerne-t-il la voûte céleste, la verdure de la terre, le crystal des eaux, démêle-t-il mille objets divers ?

XXIX. Pense-t-il à tourner les yeux, à fixer ses regards sur des objets qu’il n’aperçoit qu’en lui-même ? sait-il seulement s’il a des yeux ?

[470] XXX. Pense-t-il à se transporter dans un lieu qu’il ne voit que sur sa rétine, et qu’il ne peut encore soupçonner hors de lui ?

XXXI. Pour découvrir un espace extérieur, faut-il qu’il s’y promene avant de le connoître, et qu’il aille la tête haute et levée vers le ciel se heurter contre un palmier ?

Je néglige plusieurs questions que je pourois faire encore ; mais je pense que celles-là suffisent.


==Seconde partie. Sistême