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XV. Si les ébranlemens qui se font dans le nerf qui est le siège de l’odorat, montrent si bien les objets et le lieu où ils sont, pourquoi ceux qui se font dans le nerf optique, n’ont-ils pas la même propriété ?

XVI. Des yeux qui seroient aussi peu obtus que l’odorat le plus fin, apercevroient-ils dès le premier instant le lieu des objets ?

XVII. Si l’on ne peut acorder à la matiere le sentiment, la sensation et la conscience d’existence, sans lui acorder la faculté de penser, d’agir et de sentir a-peu-près comme nous ; comment se peut-il que les bêtes soient douées de sentiment, de sensation, de conscience, d’existence, et qu’elles n’aient cependant pas la faculté de penser ?

XVIII. Si la sensation par laquelle nous voyons les objets simples et droits, n’est qu’un jugement de notre ame ocasionné par le toucher ; comment les bêtes, qui n’ont point d’ame, qui ne jugent point, parviennent-elles à voir les objets simples et droits ?

XIX. Ne faut-il pas qu’elles portent des jugemens pour apercevoir hors d’elles les odeurs, les sons et les couleurs ?