Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/79

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C’est ainsi que vous vous déterminerez à n’admettre que les principes que vous pourez généraliser davantage. Ce n’est pas, au reste, qu’il ne vous soit permis de les oublier quelquefois. Trop d’exactitude rebute. On n’aime point à étudier un livre dont on n’entend les diférentes parties, que lorsqu’on l’entend tout entier. Si vous avez du [465] génie, vous connoîtrez la portée des lecteurs, vous négligerez la méthode, et vous ne vous donnerez pas la peine de raprocher vos idées. En effet, avec des principes vagues, avec des contradictions, avec peu de raisonnemens, ou avec des raisonnemens peu conséquens, on est entendu de tout le monde.

« Mais, direz-vous, est-il donc d’un naturaliste de juger des animaux par le volume ? ne doit-il entrer dans sa vaste tête que des planetes, des montagnes, des mers ? et faut-il que les plus petits objets soient des hommes, des chevaux etc. ? Quand toutes ces choses s’y arrangeroient dans le plus grand ordre et d’une maniere toute à lui ; quand l’univers entier seroit engendré