Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/77

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écrivain pouroit ne pas se permetre, ne font pas lire un livre, elles le font feuilleter et l’on en parle. Traitassiez-vous les sujets les plus graves, on s’écriera : ce Philosophe est charmant.

Alors, considérant avec complaisance vos hipotheses, vous direz : elles forment le sistême le plus digne du Créateur. Succès qui n’apartient qu’aux philosophes, qui, comme vous, aiment à généraliser.

[464] Mais n’oubliez pas de traiter avec mépris ces observateurs, qui ne suivent pas vos principes parce qu’ils sont plus timides que vous quand il s’agit de raisonner : dites qu’ils admirent d’autant plus, qu’ils observent davantage et qu’ils raisonnent moins ; qu’ils nous étourdissent de merveilles qui ne sont pas dans la nature, comme si le Créateur n’étoit pas assez grand par ses ouvrages, et que nous crussions le faire plus grand par notre imbécilité. Reprochez-leur enfin des monstres de raisonnemens sans nombre. Plaignez sur-tout ceux qui s’ocupent à observer des insectes : car une mouche