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croiroient voir que leur ouvrage, s’ils n’étoient pas capables de s’élever jusqu’à la Divinité mais ils reconnoissent bientôt leur législateur dans cet être suprême, qui, disposant de tout, est le seul dispensateur des biens et des maux. Si c’est par lui qu’ils existent et qu’ils se conservent, ils voient que c’est à lui qu’ils obéissent, lorsqu’ils se donnent des lois. Ils les trouvent, pour ainsi dire, écrites dans leur nature.

En effet, il nous forme pour la société, il nous donne toutes les facultés nécessaires pour découvrir les devoirs du citoyen. Il veut donc que nous remplissions ces devoirs : certainement il ne pouvait pas manifester sa volonté d’une maniere plus sensible. Les lois que [508] la raison nous prescrit, sont donc des lois que Dieu nous impose lui-même ; et c’est ici que s’acheve la moralité des actions.

Il y a donc une loi naturelle, c’est-à-dire, une loi qui a son fondement dans la volonté de Dieu, et que nous découvrons par le seul usage de nos facultés. Il n’est même point d’hommes qui ignorent absolument cette loi : car nous ne saurions former