Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/152

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que là où il est. Sa vue et son action ne peuvent avoir d’autre terme que sa propre substance, et l’ouvrage qu’elle renferme. Mais l’indépendance où seroient plusieurs premiers principes, les mettroit nécessairement les uns hors des autres ; car l’un ne pouroit être dans l’autre, ni comme partie, ni comme ouvrage. Il n’y auroit donc entr’eux ni connoissance, ni action réciproque ; ils ne pouroient ni concourir, ni se combattre : enfin chacun se croiroit seul, et ne soupçonneroit pas qu’il eût des égaux.

Il n’y a donc qu’un premier principe par raport à nous et à toutes les choses que nous connoissons, puisqu’elles ne forment avec nous qu’un seul et même tout. Concluons même qu’il n’y en a qu’un absolument : que seroit-ce, en effet, que deux premiers principes, dont l’un seroit où l’autre ne seroit pas, verroit et pouroit ce dont l’autre n’auroit aucune connoissance, et sur quoi il n’auroit aucun [506] pouvoir ? mais il est inutile de s’arrêter a une suposition ridicule que personne ne défend. On