Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/139

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pour bâtir leurs sistêmes, prouve combien il est nécessaire de reconnoître un premier principe.

Quels que soient les effets que je considere, ils me conduisent tous à une premiere cause qui en dispose ; ou qui les arrange soit immédiatement, soit par l’entremise de quelques causes secondes. Mais son action auroit-elle pour terme des êtres qui existeroient par eux-mêmes, ou des êtres qu’elle auroit tirés du néant ? Cette question paroît peu nécessaire, si on acorde le point le plus important que nous en dépendons. En effet, quand j’existerois par moi-même, si je ne me sens que par les perceptions que cette cause me procure, ne fait-elle pas mon bonheur ou mon malheur ? Qu’importe que j’existe, si je suis incapable de me sentir ? et proprement l’existence de [499] ce que j’apelle moi, où commence-t-elle, si ce n’est au moment où je commence d’en avoir conscience ? Mais suposons que le premier principe ne fasse que modifier des êtres qui existent par eux-mêmes, et voyons si cette hipothese se peut soutenir.